La richesse cachée de l’île : un trésor méconnu
Malgré sa petite taille, La Réunion regorge de ressources naturelles et culturelles dont l’impact dépasse ses frontières. Mais derrière les plages et les cirques verdoyants se cache une réalité peu connue, un potentiel inexploité que nous allons explorer ensemble : celui de l'économie bleue et verte de l'île.
L’économie bleue : une mer de possibilités
Imaginez un instant, une étendue marine représentant plus de 2,2 millions de km². Cette zone exclusive de La Réunion, bien que majoritairement immergée sous les flots, est un véritable coffre au trésor, un "eldorado bleu". Pourtant, elle demeure largement sous-exploitée.
Prenons l’exemple de la pêche durable. Alors que d'autres nations insulaires, comme l’Islande ou les Seychelles, ont fait de leur zone maritime une source de revenus et d’emploi significative, La Réunion reste en retrait. Ses capacités à développer l’aquaculture et à valoriser des espèces comme le thon albacore ou encore le mahi-mahi (dorade coryphène) sont pourtant bien réelles. Imaginez des filières dynamiques où chaque thon capturé alimente un circuit court, directement du pêcheur au consommateur.
Ne négligeons pas non plus le potentiel scientifique qu'offre cette vaste étendue : les recherches sur les énergies renouvelables océaniques, comme l’énergie thermique des mers ou l’éolien offshore, pourraient positionner La Réunion comme un pionnier écologique. Ce sont des opportunités à la fois économiques et responsables environnementalement. Pourquoi ne pas investir davantage dans ces pistes, en s'inspirant de pays innovants comme l’Australie pour créer des passerelles entre conservation marine et développement économique ?
Les richesses terrestres : un laboratoire de biodiversité
En parallèle, retournons sur la terre ferme. La Réunion est bien plus qu’un paysage idyllique capable d’émerveiller les touristes : c’est un laboratoire vivant pour le monde entier. Avec 42 % de son territoire classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et une variété unique d’espèces endémiques, l’île est une mine d’or pour la recherche et le tourisme vert.
Prenons un exemple tangible : le nuteur d'espèces endémiques, comme le fameux gecko vert ou encore le Tangue, pourrait être une attraction éducative et touristique majeure, tout en sensibilisant à la fragilité de notre écosystème. Pourtant, le développement effréné de certaines zones urbaines menace ces trésors naturels, tout comme les espèces invasives. Ne serait-il pas préférable d'encourager une écologie participative où chaque habitant deviendrait le gardien de ce patrimoine ?
Au-delà de la faune, il y a l’agriculture réunionnaise, joyaux souvent sous-estimé. La diversification des cultures, comme le développement du curcuma et du gingembre dans les Hauts, pourrait non seulement préserver les terres agricoles, mais aussi répondre à une demande mondiale croissante pour ces produits aux multiples vertus. Un agriculteur des Hauts, par exemple, nous confiait récemment qu’avec de petites subventions et un soutien technique, il multiplierait par trois sa production.
En conjuguant ses forces marines et terrestres, La Réunion pourrait devenir une référence mondiale en matière d'économie durable. Mais plus que toute richesse matérielle, c'est un changement de regard qui s'impose : celui d’une île consciente de ses trésors et prête à les partager intelligemment. Que ce souffle maritime et terrestre guide chacun dans une réflexion collective : et si notre véritable patrimoine était tout simplement notre capacité à agir ensemble, pour aujourd'hui et pour demain ?
