Quand la nature et l'économie s'entrelacent
Cyclone Dikeledi : Mayotte, sous le vent de la tempête
Le ciel se charge, l'air semble plus épais, et les regards se tournent vers l'horizon. Dikeledi, ce prénom doux mais porteur de menace, s'approche inexorablement des côtes de Madagascar et fait frémir les habitants de Mayotte. À seulement 100 kilomètres des côtes, le cyclone s’annonce avec une puissance qui n’a rien de subtil. Les autorités ont réagi rapidement, plaçant l'île en alerte rouge cyclonique.
Ce terme, si dramatique, veut dire beaucoup pour les Mahorais. C’est le signal d’un basculement : écoles, administrations et commerces baissent leurs rideaux. Les habitants se barricadent, le cœur au bord de l’épuisement nerveux. Et surtout, l’aéroport de Dzaoudzi, ce point névralgique de l’archipel, ferme ses portes au moins jusqu’à lundi. Vous imaginez l’ampleur de l’isolation ? Comme si, du jour au lendemain, La Réunion se retrouvait coupée du monde, sans bateau ni avion pour briser l'immense solitude de l’océan Indien.
Dans ces moments-là, chacun pense d’abord à protéger les siens, à sécuriser les biens. Mais quelque part, une question demeure : ce type de phénomène va-t-il devenir notre nouvelle “normalité” ? Car avec la montée des eaux et les changements climatiques, Dikeledi pourrait bien n’être que le début d'une série de rendez-vous météorologiques dévastateurs.
Groupe Bernard Hayot : entre lumière et ombre
Il y a des noms qui brillent dans nos paysages économiques ultramarins. Le Groupe Bernard Hayot (GBH) en fait partie, omniprésent dans la grande distribution, la concession automobile ou encore les médias. Mais ce géant, souvent perçu comme une machine bien huilée, est aujourd'hui dans la tourmente médiatique, sous l’œil scrutateur de Libération.
Le quotidien national l'accuse de pratiques financières pour le moins… "troubles". Mais que lui reproche-t-on exactement ? Ce n’est pas tant l’ampleur de ses profits, mais le manque de transparence dans leur construction. Derrière les succès affichés, certaines questions persistent : comment les bénéfices circulent-ils entre les différentes entités et les territoires ? Les mécanismes fiscaux utilisés respectent-ils réellement l'esprit des règles ?
Pour nous, habitants de La Réunion ou de Mayotte, cette affaire résonne. Nous sommes nombreux à fréquenter les enseignes du groupe. Nous pensons souvent consommer “local”, mais combien parmi nous connaissent vraiment les coulisses de ces entreprises en apparence bienveillantes ? N’existe-t-il pas un équilibre plus juste à trouver entre soutien à l’économie locale et justice sociale ?
Il y a là matière à réfléchir. Ces grandes questions sur l’éthique des affaires mondialisées ne devraient pas nous laisser indifférents, car elles ont un impact direct sur notre quotidien.
Souvenirs du Covid en Chine : un silence pesant
Il y a cinq ans, un simple virus posait ses valises dans l’anonymat de la ville de Wuhan, en Chine, avant de faire le tour du monde. Le Covid-19, qui continue de hanter nos mémoires collectives, a vu sa première victime déclarée en janvier 2020. Et pourtant, cet anniversaire marquant est accueilli avec un curieux mélange de silence officiel et mémoire douloureuse en Chine.
Beijing, jadis en guerre ouverte contre le virus, semble aujourd’hui vouloir tourner la page avec discrétion. Est-ce une manière d’éviter de raviver les tensions ? Ou peut-être un signe de fatigue dans un pays encore marqué par des années de confinements dramatiques ? Quoi qu’il en soit, il est difficile de ne pas penser aux millions de vies bouleversées.
Ici, à La Réunion, nos souvenirs de cette époque restent vifs. Les masques, les files d’attente interminables, le silence des villes désertes… Tout cela fait désormais partie de notre histoire collective. Mais peut-être l’important est-il de ne pas oublier les leçons apprises : la force de la solidarité, la capacité d'adaptation, et notre vulnérabilité face à des événements qui nous dépassent.
Entre la tempête Dikeledi qui frappe à nos portes, l’économie ultramarine chamboulée par l’affaire GBH, et les échos lointains mais persistants du Covid, le début de cette année semble déjà emprunt d’intensité et d’émotions. Ces histoires, bien que distinctes, nous rappellent notre fragilité — face à la nature, face aux grands groupes, et face aux défis sanitaires globaux. Mais elles nous rappellent aussi notre résilience, cette capacité humaine unique à surmonter, à remettre en ordre et à bâtir malgré les tempêtes. Et vous, qu’en pensez-vous ? Comment ces événements résonnent-ils dans votre vie quotidienne ? Partagez vos réflexions et vos histoires, car ce sont souvent les voix individuelles qui éclairent le mieux les enjeux collectifs.

