Une menace silencieuse qui se faufile dans les fêtes
Alors que les rues de La Réunion s'illuminent et que l'esprit festif envahit nos cœurs à l'approche de décembre, un sombre problème commence à se glisser insidieusement dans le quotidien de l'île. La cocaïne, autrefois perçue comme une drogue lointaine, devient une réalité de plus en plus palpable. Cette année, dans un contexte où les chiffres inquiètent, la préfecture et l’Agence régionale de santé (ARS) ont lancé une nouvelle campagne choc, sobrement intitulée : “La cocaïne, laiss pa li trap a ou !”. Une manière de dire, en créole, que cette drogue ne doit pas être la maîtresse de votre destin.
La montée en puissance de la consommation de cocaïne sur notre territoire est une alerte. Avec 200 hospitalisations liées à son usage en 2024, les services d’addictologie peinent à répondre à une augmentation de 20 % sur trois ans. Derrière ces chiffres, ce sont des vies brisées, des familles bouleversées, et une île qui lutte pour préserver son identité.
La Réunion, terrain fertile pour un fléau international
La cocaïne gagne du terrain à l’échelle mondiale, mais pourquoi semble-t-elle s'installer durablement à La Réunion ? Les fêtes de fin d'année, moments de célébration et de relâchement, deviennent un terreau idéal pour son usage. À l’image de cette personne qui, en soirée, cède à la tentation sous prétexte de “mieux profiter”, ce choix qui peut paraître anodin laisse souvent place à des conséquences destructrices. Entre euphorie passagère et dangers durables, la cocaïne n’offre aucun répit.
L'augmentation de 85 % des saisies de drogues entre 2022 et 2024 à La Réunion reflète une accessibilité inquiétante. Une donnée qui résonne comme un avertissement : il ne s’agit plus d’un problème isolé, mais bien d’un défi collectif. Les réseaux, de plus en plus actifs, exploitent les vulnérabilités de l'économie locale et les fêtes deviennent une période idéale pour diffuser cette addiction déguisée en promesse de plaisir. C’est un piège bien huilé : derrière cette poudre blanche, les trafiquants alimentent une industrie mondiale impitoyable.
Lorsque l’on consomme, on ne pense qu’à l’instant présent. Mais le revers de la médaille apparaît rapidement : une dépendance physique et psychologique, et souvent des conséquences dévastatrices pour la santé et la vie personnelle. C’est exactement ce que tente d’expliquer la campagne : derrière le glamour apparent de cette drogue se cache un poison au goût amer.
Une réponse locale avec un message puissant
Face à cette réalité, la campagne “La cocaïne, laiss pa li trap a ou !” mise sur un message clair et culturellement pertinent. Le choix du créole comme langue de communication n'est pas anodin : il crée un lien direct avec la population, comme un frère ou une sœur qui vous interpelle pour vous prévenir d’un danger. Ce slogan n’est pas une simple phrase accrocheuse, il est un appel à la raison, une main tendue pour éviter de basculer.
Les autorités, conscientes que la consommation de drogues touche toutes les générations et tous les milieux, renforcent leur discours en cette période festive. Car oui, les fêtes de fin d’année, souvent synonymes de joie et de convivialité, sont aussi propices aux excès de tout genre. La cocaïne s’immisce parfois dans ces rendez-vous festifs comme un “booster” supposé inoffensif. Un mensonge. Ce que l’on pense être un simple stimulant peut rapidement se transformer en dépendance.
Pour illustrer, imaginez un musicien qui, avant un concert, accepte de tester quelque chose pour “jouer toute la nuit sans fatigue”. Une fois, puis deux. Puis, petit à petit, ses performances sans cette aide chimique lui semblent fades. Ce cercle vicieux asphyxie lentement l’âme. Ce que vous donne la cocaïne d'une main, elle le reprend avec violence de l'autre.
L’objectif de cette initiative est clair : ne pas attendre que des drames effacent les sourires de Noël. Au lieu de cela, la campagne invite à un sursaut collectif, à refuser fermement cette fausse promesse d’euphorie, et à protéger ce que nous avons de plus précieux : nos proches et notre santé.
Le message de cette campagne dépasse les chiffres et les statistiques. Il s’adresse à chacun de nous, Réunionnais, qui traverserons bientôt ces périodes festives. Il nous rappelle que derrière l’éclat des fêtes, il existe parfois des ombres que l’on ne voit pas tout de suite. La cocaïne est l'une de ces zones d’obscurité. Refuser "la poudre blanche", c’est préserver notre lumière, celle de nos familles et de nos traditions. Ensemble, disons “Non” d’une seule voix et transformons les fêtes en ce qu’elles sont vraiment : un moment sincère d’union, de joie et de respect de soi.

