L’Université de La Réunion, un moteur pour l’avenir énergétique de l’océan Indien
### Une collaboration académique au service de la transition énergétique
Imaginez un moment : la lumière s’éteint dans votre maison, le ventilateur s’arrête de tourner en pleine chaleur, et le bruit sourd du réfrigérateur disparaît. Ce genre de pannes, qui rendent tangible notre dépendance énergétique, est une réalité pour des milliers de personnes à travers Madagascar. Et pourtant, il y a de l’espoir. Cet espoir prend la forme du projet TRANGA, une initiative ambitieuse qui marie expertise académique, audace humaine et besoin urgent de transformer les systèmes énergétiques locaux.
Le projet TRANGA, initié par l’Université de La Réunion, en collaboration avec des acteurs de poids comme l’Université Bretagne Sud et l’Institut Supérieur de Technologie d’Antananarivo (IS-T), ne se contente pas de diagnostiquer les problèmes énergétiques. Il agit. En s’intéressant à l’audit énergétique, il cherche à identifier les faiblesses et les gaspillages dans la chaîne de consommation d’énergie pour y apporter des solutions concrètes. L’objectif ? Renforcer les compétences locales pour qu’elles deviennent les moteurs d’un changement durable et autonome.
Cette démarche, financée dans le cadre du programme national "Partenariats avec l’enseignement supérieur africain", n’a rien d’anecdotique. Sur les nombreuses candidatures reçues, seuls huit projets ont été retenus : TRANGA est l’un d’eux. Cela témoigne d’une reconnaissance de la pertinence et de la qualité du projet, mais aussi de l’importance stratégique croissante des questions énergétiques dans l’espace indien et africain.
Madagascar aujourd’hui, La Réunion demain : des enjeux communs
Pourquoi devriez-vous, habitant de La Réunion, vous sentir concerné par un projet mené à Madagascar ? Parce que l’avenir énergétique de la région est notre affaire commune. Madagascar et La Réunion partagent des défis similaires : insularité, accès aux énergies renouvelables, et adaptation face aux impacts du changement climatique. Nous sommes comme des cousins vivant côte-à-côte dans une même maison, partageant les mêmes ressources limitées et affrontant les mêmes défis.
Prenons un exemple simple : celui de la batterie solaire communautaire. À Madagascar, dans des zones rurales isolées, ces batteries permettent d’éclairer plusieurs foyers grâce à l’énergie captée durant la journée. La technologie est basique, mais les changements qu’elle induit sont immenses : des enfants peuvent enfin étudier le soir, de petites boutiques alimentent des réfrigérateurs pour conserver leurs produits, et les communautés réduisent leur dépendance au pétrole importé. N’est-ce pas là une solution qui pourrait également trouver sa place dans nos villages réunionnais ?
Par ailleurs, les compétences développées grâce au projet TRANGA ne resteront pas cloîtrées à Madagascar. Les jeunes ingénieurs et universitaires réunionnais impliqués dans cette initiative bénéficient directement de cette collaboration universitaire sud-sud. Ce savoir-faire pourra demain irriguer nos propres structures locales, qu’il s’agisse de mieux isoler nos bâtiments ou d’optimiser l’utilisation des sources d’énergie naturelles à La Réunion.
Une dynamique locale, mais une ambition régionale
En soutenant TRANGA, l’Université de La Réunion réaffirme son rôle non seulement comme institution académique, mais aussi comme acteur clé du développement durable régional. À une époque où les problématiques locales deviennent indissociables des enjeux mondiaux, des initiatives comme celle-ci montrent qu’il est possible d’agir à une échelle collaborative et solidaire.
Encore faut-il poser la question essentielle : qu’est-ce que cela change concrètement ? Eh bien, imaginez un étudiant malgache formé dans le cadre de TRANGA, instituant demain une politique énergétique pour son pays, et réduisant la dépendance aux combustibles fossiles. Ou envisagez que grâce à cette expertise accumulée, La Réunion devienne un laboratoire de recherches énergétiques innovantes pour les îles voisines. Les ramifications de ce projet vont bien au-delà des audits : il s’agit de repenser entièrement nos modes de consommation énergétique.
Mais cette ambition ne saurait réussir sans un engagement collectif. Nous, citoyens de La Réunion, devons soutenir ces initiatives, qu’il s’agisse de valoriser les partenariats régionaux ou de consommer l'énergie de manière plus responsable au quotidien. Car chaque geste compte dans cette transition, qu’il s’agisse d’éteindre une lumière, d’installer des panneaux solaires ou, comme le fait TRANGA, de poser les bases d’un avenir énergétique.
Au-delà du projet TRANGA, c’est un message d’espoir qui résonne pour l’océan Indien : celui d’un monde où la coopération humaine surpasse les limites géographiques et où les solutions locales conduisent à un impact global. Et vous ? Êtes-vous prêts à embrasser ce futur partagé et à contribuer, à votre échelle, à cette transition énergétique ? La Réunion et Madagascar pourraient bien écrire ensemble une nouvelle histoire, et il ne tient qu’à nous d’en être co-auteurs.
