Derrière les défis extrêmes, une philosophie audacieuse
Hassen Patel est un nom que l’on associe désormais aux courses d’endurance les plus ambitieuses de La Réunion. Pourtant, il n’était que peu familier avec le monde du trail running il y a encore quelques années. Alors, comment ce passionné a-t-il réussi à construire des épreuves titanesques qui attirent des coureurs des quatre coins du monde ? Tout commence avec une vision et une philosophie : croire en l’impossible. En citant Mark Twain, « Ils ne savaient pas que c’était impossible. Alors, ils l’ont fait », Hassen Patel résume une mentalité qui transpire dans chacun de ses projets. Pour lui, repousser les limites, c’est une affaire de cœur et d’audace.
Prenez cet Ultra Terrestre prévu pour mai prochain : 224 km et 14 000 mètres de dénivelé. Des chiffres qui donnent le vertige, et pourtant, ils révèlent une ambition inégalée : célébrer les paysages bruts et exigeants de La Réunion tout en testant à leur maximum les capacités des participants. Mais attention, ces défis ne sont pas de simples exploits physiques. Derrière chaque parcours, il y a une intention – celle de transformer chaque kilomètre en une expérience unique où la résilience et le mental sont aussi cruciaux que les jambes. On imagine presque ces coureurs comme des artistes, peignant chaque foulée sur la toile sauvage de l’île.
L’importance d’une logistique humaine et locale
Organiser un ultra-trail, c’est une entreprise complexe qui ne s’improvise pas. Et Hassen Patel, bien qu’autodidacte dans ce domaine, a compris une chose essentielle : il faut s’entourer et mobiliser la communauté. Pour lui, les habitants de La Réunion ne sont pas de simples spectateurs mais des acteurs clés de la réussite des événements qu’il organise. Gîteurs, bénévoles ou artisans locaux, tous contribuent à bâtir une logistique aussi rigoureuse qu’accueillante. C'est cette solidarité insulaire qui transforme de simples courses en véritables récits humains.
Imaginez un gîte niché au milieu des sommets réunionnais, transformé pour une nuit en havre pour les coureurs épuisés. Là, un repas chaud préparé avec les produits du terroir attend chaque participant. Cette image illustre parfaitement l’approche de Hassen Patel : donner de l’authenticité, mettre en lumière les ressources locales, tout en répondant aux besoins si spécifiques d’une aventure extrême. Il ne s’agit pas seulement d’organiser une course mais de tisser un lien entre les sportifs et le territoire. Sous cet angle, les événements de Hassen deviennent presque une ode à l’île elle-même.
Entre sécurité et dépassement : un équilibre complexe
Si ces ultra-trails sont réputés pour leur difficulté hors normes, Hassen Patel met un point d’honneur à garantir la sécurité des participants. « Pas de place pour l’improvisation quand on envoie quelqu’un affronter 175 km de sentiers ou plus », explique-t-il. Chaque détail est étudié avec minutie, des ravitaillements à l’encadrement médical. C’est un peu comme si Hassen patrouillait, invisible, aux côtés des coureurs, veillant à ce que rien ne soit laissé au hasard. Cela démontre une responsabilité rare dans un monde parfois obsédé par le sensationnalisme.
Pourtant, cet acharnement sur la sécurité ne dilue en rien l’esprit de dépassement associé à ses courses. Ce paradoxe est au cœur de la réussite de Hassen Patel : offrir l’adrénaline de l’extrême tout en maintenant un filet protecteur pour ceux qui osent se lancer. Ainsi, traverser des paysages variés et grandioses de La Réunion – entre forêts luxuriantes, cascades et crêtes volcaniques – devient une expérience inoubliable mais toujours encadrée.
Plus qu’un simple organisateur d’événements, Hassen Patel incarne une philosophie du dépassement de soi et de l’harmonie avec la nature. Ses ultra-trails ne sont pas qu’une question de chiffres ou de records, ils sont un hommage à La Réunion, à ses habitants et à la capacité humaine à transcender les limites. En créant des courses où aventure rime avec sécurité, Hassen rassemble sur ses sentiers des passionnés du monde entier et donne une visibilité unique à notre île. Voilà pourquoi, au-delà de l’effort, les coureurs repartent transformés, la tête pleine de paysages et le cœur empreint de solidarité.

